Une fois les investissements réalisés, comment partager le profit ? Question récurrente dans le débat sur le capitalisme. En donne-t-on trop aux… – Economie
Source : Les 5 entreprises qui associent le plus leurs salariés au profit
Quel partage du profit ?
Pour rappel, ce qu’il faut comparer, c’est, au global, ce qui est distribué :
- en dividendes aux actionnaires,
- aux personnels, au travers des différents dispositifs de partage du profit : Participation, Intéressement,Abondements
Le baromètre Eres
Le baromètre évoqué dans l’article cité en référence est en partie restitué sur le site d’Eres.
On peut notamment y trouver ce graphique, qui montre que les primes collectives, qui correspondent au partage du profit avec les personnels de l’entreprise, ont, en moyenne, diminué entre 2011 et 2015.
Dans le même temps, les dividendes versés, notamment dans les sociétés du CAC40, n’ont cessé d’augmenter, comme la presse financière s’en est régulièrement fait l’écho : 40 millions d’euros en 2015 (au titre de l’exercice 2014), 46,1 milliards d’euros en 2016.
Qu’en est-il chez Orange ?
Le petit tableau ci-dessous résume la situation pour les 3 dernière années… et il est assez édifiant !
Bien que disposant d’un accord de participation avec une formule de calcul supérieure à la formule légale de base, et d’un accord d’intéressement, on peut constater qu’Orange est en dessous de la moyenne des société cotées au SBF120 dans tous les cadrans : participation, intéressement, abondements versés pour les placements réalisés dans les plans d’épargne de l’entreprise (PEG et PERCO).
Quant aux dividendes, s’ils ont, heureusement, diminué à partir de 2014 (notamment à l’instigation de la CFE-CGC Orange et de l’ADEAS qui, dès 2009 et les premiers, ont dénoncé le versement de dividendes supérieurs aux bénéfices de l’entreprise, au détriment des investissements, de l’emploi… et du partage des profits avec les personnels), ils continuent de se tailler la part du lion, même pour l’exercice 2015 où ils sont restés stables en valeur, tandis que le résultat net de l’entreprise a repris des couleurs.
Sources des données :
bilan social, document de référence, rapports de gestion simplifiés de l’épargne salariale
Pour l’ADEAS et la CFE-CGC Orange, il n’est donc pas recevable d’envisager une prochaine augmentation du dividende d’Orange, comme la rumeur le laisse entendre. Certes, l’action Orange est sous-valorisée par les marchés depuis un certain nombre d’années. Pourtant, notre entreprise tire bien son épingle du jeu dans le contexte hyper-concurrentiel que l’État et les régulateurs lui ont imposé ces dernières années, en sus des évolutions technologiques qui transforment le secteur en profondeur. Orange est resté leader sur son marché domestique, prépare l’avenir en maintenant un plan d’investissement supérieur à celui de ses concurrents en ce qui concerne le déploiement des réseaux Fibre et 4G, et poursuit son développement à l’international.
Si les résultats s’améliorent, et si la dynamique commerciale est excellente (comme le soulignent les publications trimestrielles), c’est bien aux personnels qu’on le doit, et ils doivent donc en recevoir les fruits : dans un contexte de baisse drastique des effectifs, et en particulier des effectifs actifs (l’effectif social comportant de nombreux personnels en Temps Partiel Seniors), l’effort fourni par chacun a largement augmenté, pour maintenir une « expérience client incomparable », face à un nombre de clients en augmentation régulière et à des concurrents toujours plus agressifs.
Le Groupe doit également continuer à se développer à l’international, et trouver des voies de diversification pertinentes et rentables pour éviter de se retrouver cantonné à un rôle de « utility », où les accès réseaux ne seraient jugés que sur les prix, qui n’ont cessé de baisser, tandis que la qualité et la quantité de l’offre offerte (forfaits voix et données) n’ont cessé d’augmenter.
Nos actionnaires doivent le comprendre, et accepter un dividende raisonnable, pour qu’Orange ait les moyens de maintenir une activité rentable dans la durée, ce qui permettra à terme de faire remonter le cours de l’action… et de récompenser les actionnaires qui nous auront accompagnés pendant les « vaches maigres ».
Notre secteur d’activité se transforme à grande vitesse. Notre entreprise aussi, et les personnels y contribuent chaque jour. Nous devons conserver les moyens d’investir, dans notre cœur de métier comme dans une diversification pertinente et prudente. Nous devons également maintenir la qualité de nos opérations… ce qui nécessite d’enrayer l’hémorragie de personnel que nous connaissons actuellement : une bonne « expérience client » ne se construit pas sans équipes. Et lorsque les résultats sont là, les équipes doivent en toucher elles aussi les fruits. Sinon, elles iront s’investir ailleurs… et il n’y aura plus rien à distribuer aux actionnaires.
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