Un désastre social
La politique de délocalisation (des centres d’appels), de sous-traitance (des interventions clients) et de précarisation (notamment des vendeurs en boutique) a détruit plus de 30 000 emplois en 5 ans chez France Télécom et pour la seule France : un véritable désastre social.
Les salariés ont besoin de se retrouver dans un vrai projet industriel, avec une nouvelle équipe de dirigeants à qui ils puissent redonner leur confiance. Le départ de Didier Lombard et l’arrivée de Stéphane Richard à la Direction Générale de France Télécom apparaissent comme une étape essentielle dans ce processus de reconstruction.
L’ADEAS se félicite de la prise de fonction d’un homme d’expérience soucieux de la dimension humaine d’une entreprise. Pour autant, l’ADEAS fera preuve de la plus extrême vigilance quant au projet proposé, et veillera à ce qu’il associe étroitement le personnel, première valeur de l’entreprise, et avec près de deux milliards d’euros en actions, son deuxième actionnaire.
Un cours de l’action qui s’est effondrée de 30% en 5 ans.
La politique principalement financière menée par Didier Lombard n’a cependant pas bénéficié au cours de l’action France Télécom, qui s’est effondré de 30% entre son arrivée et son départ, passant de plus de 24 euros à 17,80 €. Quel échec !
Seuls les dividendes servis, qui absorbent désormais la quasi-totalité du résultat, obérant d’autant les capacités d’investissement de l’entreprise, permettent de maintenir une rentabilité acceptable pour les actionnaires.
Une rémunération démesurée
A France Télécom la rémunération de Didier Lombard en 2009 a été de 1,655 million d’euros (900.000 € de fixe, 750.210 € de rémunération variable et 3.885 € de rémunération en nature), soit l’équivalent de la rémunération de Monsieur Proglio en tant que dirigeant d’EDF.
L’ADEAS rappelle que la double rémunération de Monsieur Proglio a provoqué beaucoup de bruit, alors que ce dernier n’a jamais démérité et que les syndicats lui avaient même manifesté leur soutien.
Monsieur Lombard bénéficie également d’une rémunération multiple : en 2008, selon Le Parisien, il a ainsi perçu :
- 29.000 € de jetons de présence chez Thales,
- 33.938 € de jetons de présence chez Thomson,
- 98.250 € de jetons de présence au conseil de surveillance de ST Microelectronics,
- 7.000 € de jetons de présence chez Radiall.
Mais dans son commentaire au Parisien, Didier Lombard explique « qu’il se consacre à 100% à son entreprise. Ses autres activités sont réservées aux week-ends et aux jours fériés. »
Monsieur Lombard va fêter son 68e anniversaire dans quelques jours, c’est un fonctionnaire à la retraite : il n’a donc nul besoin de telles rémunérations, d’autant moins alors que Stéphane Richard va prendre en main le pilotage opérationnel de France Télécom.
L’ADEAS demande donc expressément au Conseil d’Administration de réduire la rétribution de Monsieur Didier Lombard à un niveau décent.
