Optimisez votre Intéressement FTSA et bénéficiez de l’augmentation de l’abondement Perco

par Hélène Marcy le 20/04/2010

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Si vous travaillez à FTSA, vous venez de recevoir un mail d’information de Creelia concernant le versement de l’intéressement 2009.

Vous avez jusqu’au 29 avril 2010 pour choisir

Voici un récapitulatif des possibilités qui s’offrent à vous pour utiliser cet intéressement :

paiement immédiat versement
dans le PEG
versement
dans le PERCO
période de choix

choix par défaut si vous ne faites rien

16 au 29 avril 2010

16 au 29 avril 2010

disponibilité

avec la
paie de mai

dans 5 ans

à la retraite

abondement de l’entreprise

non

oui, jusqu’à 310 €

pour les placements dans le fonds France Télécom Actions

(voir explications ci-dessous)

oui, jusqu’à 700 €

(voir explications ci-dessous)

impôts sur le revenu

oui

non

non

prélèvements sociaux sur les plus-values à la sortie des fonds

oui

oui

L’abondement Perco augmente

Grâce à l’avenant de l’accord sur le PERCO, signé par 4 organisations syndicales dont la CFE-CGC/UNSA, et la Direction de l’entreprise, l’abondement maximal de vos versements dans le PERCO passe de 450 à 700 euros bruts annuels. Cet abondement est versé en fonction de votre investissement dans le PERCO. Pour 2010 :

  • abondement de 200% des 200 premiers euros,
    soit de 0 à 400 € d’abondement annuel
  • abondement de 100% des 201 à 300 euros suivants,
    soit de 0 à 100 € d’abondement annuel
  • abondement de 50% des 301 à 700 euros suivants,
    soit de 0 à 200 € d’abondement annuel

soit un abondement annuel brut maximum de 700 € pour un versement total au moins égal à 700 €, en un ou plusieurs versements dans l’année.

A savoir :

  • Si vous avez versé tout ou partie de votre intéressement dans le PERCO, l’abondement sera complété pour correspondre aux nouvelles dispositions de l’accord, signé le 14 avril. Ce complément sera investi le 20 avril et visible sur votre compte à compter du 27 avril 2010 sur le site https://www.amundi-ee.com/.

Les placements dans le PEG sont abondés

Le placement de l’intéressement dans le fonds France Télécom Actions permet également de bénéficier d’un abondement maximum de 310 euros pour 780 euros versés :

  • abondement de 50% pour les 460 premiers euros versés,
    soit de 0 à 230 euros d’abondement.
  • abondement de 25 % pour les 320 euros suivants,
    soit jusqu’à 80 euros supplémentaires d’abondement.

A savoir :

  • Vos versements volontaires, réguliers ou exceptionnels, sont également éligibles à l’abondement, dans la limite de 310 euros par an pour 780 euros versés dans le fonds France Télécom Actions.

En revanche, ne sont pas abondés :

  • les versements sur les autres fonds du PEG (Dynamis, Evolutis, Equilibris)
  • les sommes issues de la participation
  • les avoirs arbitrés d’un fonds sur un autre

L’abondement du PEG est indépendant de celui du PERCO. Un salarié peut cumuler les deux abondements s’il verse sur les deux dispositifs d’épargne entreprise.

Bénéficiez des abondements et exonérations d’impôts
tout en dégageant du numéraire si vous en avez besoin

  • Si vous avez besoin de cet argent tout de suite et ne souhaitez pas mettre d’argent dans le PEG, avant d’opter pour le versement en numéraire (assujetti à l’impôt sur le revenu),  nous vous proposons de vérifier d’abord vos avoirs dans le PEG, et de vérifier leur date de disponibilité (cliquez « toute votre épargne », « date de disponibilité »).Si vous avez des fonds disponibles, il peut être judicieux de toucher immédiatement des parts de PEG disponibles, nettes d’impôts,  tout en plaçant tout ou partie de l’intéressement dans le PEG, pour bénéficier de l’exonération d’impôt et de l’abondement.
  • Enfin, n’oubliez pas que l’argent placé dans le FCPE France Telecom Actions Part D vous permet de toucher sur votre compte courant dès juin 2010, 0,80€ par action placée dans le PEG.

Comment a été calculé votre intéressement

Le montant de votre intéressement a été calculé avec la formule suivante, conformément à l’accord d’intéressement 2009-2011 (texte de l’accord FTSA) :

I = 4,72% * (Ri/2 + K*K’ * 37788/2)*(360*K-a)/(360*K)

  • 4,72% est le pourcentage défini au titre des objectifs atteints
  • Ri est votre revenu brut annuel (principalement SGB + Part variable) hors primes exceptionnelles. Ce montant n’est pas fourni par FT et doit être calculé en faisant la somme des 12 fiches de paye.
  • K’ concerne les salariés en temps partiel ou en CFC, et représente la quotité de travail payée, en % du temps plein (50% si vous travaillez à mi-temps, 70% pour les CFC)
  • a est le nombre de jours d’absence
  • K est le coefficient de présente dans l’entreprise pour les personnes qui n’étaient pas salariées toute l’année

Si vous ne trouvez pas le même chiffre que FT, n’hésitez pas à demander une explication en détaillant votre calcul et en demandant la valeur des coefficients utilisés par FT. Avant de réclamer, vérifiez les exceptions figurant dans l’accord d’intéressement.

La Fédération européenne de l’actionnariat salarié parle de nous… mais pas seulement !

par Hélène Marcy le 14/04/2010

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La sélection presse des « 50 articles remarquables » du mois de mars met en évidence la reprise de notre communiqué par Le Monde Informatique du 19 mars 2010 : « Des actionnaires-salariés dénoncent un dividende trop élevé chez France Télécom« .

La FEAS propose sur son site un certain nombre d’informations, études et outils intéressant les salariés actionnaires, et une newsletter mensuelle à laquelle on peut s’abonner par mail.

Nous signalerons au fil du temps les informations intéressantes qui y paraissent. D’ici là, n’hésitez pas à nous faire part des articles intéressants que vous aurez repérés en allant le découvrir, afin de les partager avec tous nos lecteurs.

Participation et intéressement : illusions et mirages !

par Sébastien Crozier le 07/04/2010

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Intéressement et participation en baisse globale…

Une nouvelle fois, le montant de la participation est en baisse :

  • 345 M€ en 2008,
  • 307 M€ en 2009,
  • 271 M€ en 2010.

Les personnels filiales sont lourdement pénalisés par cette baisse (en moyenne 2 400 € par personne, soit -20% par rapport à 2008).

Pour les salariés de France Télécom SA, cette nouvelle baisse est n’est même pas compensée par une augmentation de l’intéressement : 175 M€ en 2010 (soit 1 600 € en moyenne) contre 153 M€ en 2009 (mais 195 M€ en 2008). Le mode de calcul, complexe, intègre le salaire brut individuel et le temps de présence. Il fait que seuls les cadres subiront la baisse globale.

La Direction va annoncer l’augmentation de quelques euros du montant de l’intéressement exceptionnel (4 € de plus par mois et par personne) ou du montant de l’abondement PERCO (100 €, perçus par moins d’un salarié sur 4). Ces attributions sont les mêmes pour tous.

… pendant que les dividendes dépassent le bénéfice annuel !

Si le dividende par action est toujours à 1,4 €, le nombre d’actions ayant sensiblement augmenté d’une année sur l’autre, le dividende global versé aux actionnaires progresse. Pire encore, sous la houlette du Président Lombard, le Conseil d’Administration a décidé de saigner l’entreprise en versant un dividende supérieur (3,7 M€) aux bénéfices (3 M€).

Participation et intéressement étaient pour le Général de Gaulle des outils de partage de la richesse produite par une entreprise entre ses actionnaires et ses salariés. Aujourd’hui ce ne sont plus qu’illusions et mirages.

Nous reviendrons sur l’ensemble de ces points dans notre prochaine lettre sur l’Épargne et l’Actionnariat des Salariés.

France Télécom : les actionnaires-salariés dénoncent un dividende trop élevé

par Hélène Marcy le 19/03/2010

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Dans un article du 18 mars, Distributique relaie nos analyses concernant la distribution des dividendes :

Elle n’est pas connue du grand public, mais cette association peut émettre des jugements qui intéresseront au-delà du seul cas de France Télécom. L’ADEAS, Association pour la Défense de l’Epargne et de l’Actionnariat des Salariés de France Télécom – Orange, s’élève contre la politique de dividendes élevés menée par la direction de l’opérateur.

La suite sur le site de Distributique.

Que faire de votre participation ?

par Hélène Marcy le 12/03/2010

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La participation au titre de l’exercice 2009 sera versée le 20 avril prochain.

Vous pouvez dès aujourd’hui en connaître le montant, et en choisir les modalités de versement jusqu’au 29 mars , en vous connectant sur okapi.creelia via l’intranoo.

Votre identifiant = votre numéro de compte épargne entreprise, utilisé sur Creelia et Amundi, que vous pouvez retrouver sur le document de situation au 31/12/2009 qui vous a été adressé en début d’année. Le mot de passe est en principe personnalisé par vos soins.

Sur le plan pratique

Vous avez le choix entre 3 options pour le versement de cette participation :

paiement immédiat PEG PERCO

période de choix

12 au 29 mars 2010

choix par défaut si vous ne faites rien

placement en France Télécom Actions – Parts C

12 au 29 mars 2010

date de versement

paie d’avril

20 avril 2010

20 avril 2010

disponibilité

immédiate

dans 5 ans

à la retraite

abondement de l’entreprise

oui

abondement brut maximum de 450 euros pour un versement de 600 euros

impôts sur le revenu

oui

prélèvements sociaux sur les plus-value à la sortie des fonds

oui

oui

Quelques rappels

Parts C, késako ?

Comme rappelé dans notre dernier billet sur les périodes d’arbitrage,  les fonds France Télécom Actions, en PEG comme en PERCO,  proposent deux catégories de parts :

  • Les parts « C », comme « capitalisation » : les dividendes qui vous sont dus chaque année en fonction du nombre d’actions que vous détenez sont capitalisés sur votre compte, et viennent donc augmenter le nombre de vos parts à chaque nouvelle attribution de dividendes.
  • Les parts « D », comme « détachement du coupon » : les dividendes vous sont versés en numéraire sur le compte bancaire que vous avez indiqué à la banque gestionnaire du fonds.

Abondement pour le placement sur le PERCO

Les montants actuellement indiqués sont susceptibles d’être réévalués, un nouvel accord PERCO étant en cours de négociation entre les organisations syndicale et la Direction de l’entreprise. Actuellement, ce montant est plafonné à 600 €, alors que la Loi permet d’aller jusqu’à 5 489 €.

L’ADEAS soutient évidemment la demande de la CFE-CGC/UNSA, qui réclamne une ‘augmentation de l’abondement. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le bilan du PERCO et l’évolution des négociations sur son site.

Des dividendes trop élevés sont dangereux pour l’entreprise et pour ses personnels.

par Hélène Marcy le 12/03/2010

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La moitié du CAC 40 maintient son dividende stable

Le Figaro se penche sur les dividendes versés par les entreprises du CAC40 pour l’exercice 2009.

L’analyse détaillée qui en est faite permet de souligner deux éléments clefs qui viennent confirmer nos analyses :

  • Plus du tiers des entreprises offrent un rendement supérieur à celui des obligations dans un contexte économique pourtant fortement récessif, qui devrait inciter les entreprises à la prudence, et donc à la conservation de leurs fonds propres pour mieux résister. Mais, comme nous l’avons déjà souligné, nous assistons à un dévoiement des règles du capitalisme, qui dérivent de plus en plus dangereusement, privilégiant la rémunération des actionnaires au détriment des capacités de l’entreprise à assurer sa croissance future.
  • France Télécom est l’entreprise la plus généreuse en terme de rentabilité sur capitaux investis, comme le montre le tableau comparatif présenté en fin d’article.

Ce que l’article en revanche ne souligne pas, c’est que cette « générosité » à l’égard des actionnaires représente un taux de distribution des bénéfices de… 124% (1,40 € de dividende versé pour 1,13 € de bénéfice net par action) ! Très au-delà de ce qui est considéré comme « exceptionnel » dans l’article, si l’on en croit le point d’exclamation qui suit le taux de distribution d’Accor, qui n’est « que » de 72%.

Serions nous les seuls actionnaires à en être choqués ?

Les dividendes élevés ne sont pas pérennes…

On notera également le renvoi de l’article vers une interview de Frédéric Buzaré (Dexia Asset Management), dont quelques propos particulièrement intéressants sont soulignés par nous :

Les investisseurs ne doivent pas se focaliser sur les dividendes les plus élevés, mais les dividendes les plus pérennes, donc les plus généreux en termes de croissance (chiffre d’affaires, résultat net, dividendes, NDLR) et qui bénéficient d’une bonne visibilité. Nous pensons que des dividendes trop élevés ne sont pas pérennes. En effet, plus qu’un rendement élevé, cela signifie surtout que le cours de Bourse diminue, et donc que la situation économique de la société est dégradée. Prenez l’exemple de AT&T : l’entreprise a misé sur une logique court-termiste. Conséquence : elle n’a généré aucune croissance, et la valeur a été pénalisée par les marchés. Ce qui explique que plusieurs valeurs défensives ont baissé plus que les marchés. Le consensus S&P500 anticipe une hausse de 11% des dividendes en 2010.

France Télécom s’inscrit aussi, malheureusement, dans cette logique court-termiste, qui semble être une caractéristique des opérateurs télécoms, secteur qui pourtant reste globalement en croissance, et dont le rôle est prépondérant dans les économies modernes.

Le rappel de M. Buzzaré souligne bien que la politique de dividendes élevés, soutenue par la Direction financière de France Télécom soi-disant pour soutenir le cours de l’action, est une interprétation erronée des règles de fonctionnement des marchés.

… et s’avèrent dangereux, pour l’entreprise comme pour ses personnels

L’analyse de la distribution de dividendes aux actionnaires de France Télécom sur le moyen terme montre bien que l’entreprise a une politique de plus en plus dangereuse pour sa propre pérennité.

Graphique dividende par action

Le retour du dividende à 0,50 € demandé par l’ADEAS permettrait de revenir au ratio de distribution de 2004, qui apparaissait beaucoup plus raisonnable.

On notera également que le durcissement des règles de management de l’entreprise qui a débouché sur la terrible crise sociale dont les personnels subissent encore les effets date précisément du moment où les dividendes ont commencé à s’envoler.

Les analyses menées par Technologia et les corrélations que nous pouvons établir à la simple lecture de la politique actionnariale de l’entreprise sont concordantes, et ne peuvent que renforcer notre demande insistante de baisse du niveau des dividendes.

Outre le caractère symbolique de la mesure, qui a son importance pour le moral des personnels, elle permettrait de retrouver des marges de manoeuvre pour mettre en oeuvre un projet industriel motivant, pour dépasser la crise sociale en redonnant des objectifs positifs aux équipes.

Résultats 2009 : France Télécom continue de se plier aux dogmes des marchés financiers. L’ADEAS prône le retour à une gestion qui garantisse la pérennité de l’entreprise.

par Hélène Marcy le 09/03/2010

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Le contexte économique mondial globalement morose, marqué par les effets de la crise financière et les excès d’un certain capitalisme, aurait du être l’occasion d’annoncer une inflexion de la politique de dividendes de France Télécom. Le Conseil d’administration, en se saisissant de cette opportunité légitime, aurait ainsi fort justement emboité le pas aux leaders mondiaux des nouvelles technologies, tels Apple ou Google qui ne distribuent aucun dividende afin de conserver leurs capacités d’investissement et d’innovation.

Malheureusement, et sans doute sous la pression de l’État, premier bénéficiaire de ces dividendes insensés, les principes du capitalisme industriel sont dévoyés, et France Télécom versera pour l’exercice 2009 des dividendes supérieurs à ses bénéfices !

Le déploiement de la fibre va démarrer cette année : l’ADEAS demande que l’entreprise puisse bénéficier de toute sa capacité financière pour assurer son avenir, et, par la même, celui de ses salariés comme de ses actionnaires. France Télécom doit en outre pouvoir contribuer efficacement à l’équipement numérique de la nation, pour lui permettre de rester compétitive en ce début de troisième millénaire.

Le chiffre d’affaires global est en baisse, seule la France continue de croître, restant la vache à lait du groupe.

Au-delà des impacts de la conjoncture mondiale et des effets négatifs de la réglementation sur le chiffre d’affaires, comme la baisse des prix du roaming imposée par Bruxelles, le développement de France Télécom à l’international reste décevant.

Les volumes d’affaires sur les marchés à forte croissance sont insuffisants pour compenser les mauvais résultats sur les marchés plus matures, tels que la Pologne et l’Espagne, où le chiffre d’affaires contributif est à la baisse. Et il est nécessaire de fusionner Orange avec T-Mobile au Royaume Uni pour que l’opérateur mobile retrouve la place de leader qui était la sienne deux ans après son rachat par le groupe France Télécom.

Les taux de change n’expliquent pas tout. Dans un groupe qui réalise la moitié de son CA à l’étranger, la quasi absence de dirigeants étrangers, au Comex ou au Conseil d’administration, laisse perplexe. Est-il raisonnable que les dirigeants opérationnels français soient aussi en charge de pays aussi important que l’Espagne ou la Pologne ?

La France continue d’être la vache à lait du groupe, fournissant la principale contribution aux bénéfices, et plus de 56% de l’EBITDA du groupe.

Les dividendes promis sont supérieurs aux bénéfices !

Dans ce contexte récessif, France Télécom a néanmoins annoncé le maintien de la politique de dividende élevé : 1,40 euros par action pour 2009, soit le versement de 3,65 milliards d’euros aux actionnaires, alors que le résultat net part du Groupe en données publiées s’établit à 2,997 milliards d’euros et le résultat net consolidé n’est que de 3,47 milliards d’euros.

France Télécom va donc verser des dividendes supérieurs aux bénéfices. Ce que confirment bien les documents de référence[1], qui indiquent un résultat net par action de 1,13 €.

Cette décision choquante et surréaliste appelle plusieurs niveaux d’analyse.

Un dévoiement des règles du capitalisme, qui pour autant ne bénéficie pas au cours de l’action France Télécom.

La politique de dividendes élevés, selon la Direction financière, a pour objectif de soutenir le cours de l’action. Mais les investisseurs sont ingrats. Si France Télécom leur permet d’obtenir la meilleure rentabilité du CAC40 (entre 8,2 et 8,5% de rentabilité sur capitaux investis selon la période de référence prise en compte[2]), le cours de l’action a perdu plus de 30% en deux ans[3], alors que l’indice CAC40 a, sur la même période, gagné plus de 4%.

Il convient ici de rappeler deux règles clefs du capitalisme, de plus en plus souvent bafouées. D’abord, la source essentielle du gain pour l’actionnaire, c’est la croissance du cours de l’action – basé sur les perspectives de croissance de l’entreprise[4] – qui lui permet de réaliser une plus-value. Ensuite, selon les théories de la valeur actionnariale, « les actionnaires doivent obtenir un rendement supérieur à celui d’un rendement sans risque, puisqu’ils prennent précisément un risque »[5]. L’actionnaire est donc sensé être un partenaire de l’entreprise, qui gagne quand elle gagne, et perd quand elle perd.

Mais les dérives du capitalisme financiers sont telles qu’aujourd’hui, l’actionnaire capte toute la valeur, au-delà même de ce qui est engrangé par l’activité opérationnelle de l’entreprise, et qu’on lui garantit, via la politique de dividendes élevés, un rendement sans risque !

Une politique à contre-courant des leaders mondiaux des nouvelles technologies.

Si d’autres opérateurs, tels Deutsche Telekom ou Telefonica, « mettent un point d’honneur à distribuer des dividendes »[6], ce n’est pas le cas des leaders mondiaux des nouvelles technologies, avec lesquels France Télécom entend pourtant rivaliser ou s’allier.

On peut ainsi noter qu’Apple, dont les bénéfices atteignent cette année ceux de France Télécom, ne verse aucun dividende à ses actionnaires depuis 15 ans[7], préférant conserver ses fonds propres pour assurer à l’entreprise sécurité et flexibilité dans le financement de son expansion, selon les propres termes de Steve Jobs. Et l’équipementier a réussi à prendre une très belle place dans une activité d’intermédiation qui est restée longtemps l’apanage des opérateurs, en faisant par exemple de son App’Store la première plate-forme de téléchargement d’applications pour l’iPhone.

Google pour sa part n’a jamais versé le moindre dividende. Et si le moteur de recherche de France Télécom est totalement enfoncé par le leader mondial (1,5% de part de marché pour le moteur d’Orange en France en janvier 2010, 89% pour Google[8]), Google commence à investir dans les réseaux de fibre optique[9].

Même Thierry Breton, actuel PDG d’Atos Origin, qui fut l’instigateur de la politique actuelle de France Télécom et un  zélé défenseur de la valeur actionnariale, a décidé en 2008 qu’il n’y aurait «pas de dividendes pour les actionnaires d’Atos Origin[10] » compte tenu du contexte économique difficile.

Sans commentaire.

Une lourde hypothèque sur le futur de l’entreprise.

Le plus inquiétant pour nous, actionnaires salariés, c’est que le versement de ce dividende exorbitant va imposer soit une hausse de l’endettement, soit une baisse de l’investissement. Quelle que soit l’option choisie, cela obère les capacités de croissance de l’entreprise, au moment même du démarrage d’un nouveau cycle technologique.

Comme l’a souligné la CFE-CGC/UNSA dans un récent communiqué[11], les investissements nécessaires au raccordement de tous les foyers français en fibre optique, souhaité par l’actuel Président de la République, seront colossaux. Il serait donc logique que l’État permette aux opérateurs de conserver leur capacité d’investir pour les déployer.

La lecture attentive des résultats 2009 montre également que les coûts de déploiement des réseaux dans les marchés émergents augmentent. Le développement de l’opérateur sur ces nouveaux marchés est pourtant nécessaire pour alimenter la croissance organique à moyen terme.

Il est à craindre que France Télécom ne dispose pas des moyens suffisants pour faire d’Orange une grande marque mondiale. France Télécom sera-t-il relégué parmi les opérateurs locaux de second rang ? Ou, dans le cadre de la consolidation européenne qui se poursuit, deviendra-t-il une cible pour un opérateur plus puissant ?

Les salariés actionnaires ne sauraient se résoudre à un tel sort, alors que l’opérateur dispose encore de nombreux atouts pour redresser la barre, et reprendre sa place parmi les grands leaders des télécommunications.

L’ADEAS estime que la réduction des dividendes faciliterait un retour à la croissance des activités, qui permettrait de dépasser la crise sociale.

L’entreprise a besoin de toutes ses ressources, et notamment de fonds propres, pour lui permettre de développer en toute sécurité les nouvelles activités qui assureront sa pérennité parmi les grands opérateurs de télécommunications.

L’ADEAS souhaite que l’entreprise se dégage de l’aliénation aux dogmes des marchés financiers. Elle suggère au Conseil d’administration que le niveau des dividendes soit ramené à 0,50 € au lieu de 1,40 €, au bénéfice de l’investissement et du désendettement. En complément des fonds propres conservés dans l’entreprise pour faire face aux besoins d’investissement, cette baisse permettra une réduction des frais financiers de 150 millions d’euros par an. A titre d’exemple, 150 millions, c’est le coût annuel de 3 000 créations d’emplois nouveaux dans l’entreprise.

Elle demande aussi à l’État de prendre toutes ses responsabilités d’actionnaire principal. Rappelons qu’avec 27% du capital, l’État est le principal bénéficiaire de ces dividendes, mais aussi qu’il a tous les moyens d’infléchir cette politique irresponsable pour la pérennité de l’entreprise. Le gouvernement devrait également être cohérent dans sa politique : lui qui prône et pratique le désengagement de l’État au profit de l’initiative entrepreneuriale, ne doit-il pas laisser l’entreprise disposer de ses fonds propres plutôt que de les ponctionner pour renflouer ses caisses ?

La nouvelle direction opérationnelle a annoncé son souhait de dépasser la crise sociale en mobilisant les équipes autour d’un grand projet. Elle doit avoir les moyens de le mettre en œuvre.


[1] Comptes consolidés 2009 – page 6 – France Télécom – février 2010

[2] Les opérateurs télécoms mettent un point d’honneur à distribuer des dividendes – La Tribune – 27 février 2010 – France Télécom : un retard boursier à combler – Le Revenu – 8 février 2010

[3] Les deux années « record » pour le montant du dividende de l’action France Télécom, établi à 1,40 € pour les exercices 2008 et 2009.

[4] Doit-on regarder le dividende lors de l’achat d’une action ? – paperblog – 26 août 2009

[5] La valeur actionnariale et la crise – Sans rationalité et sans finalité – 27 février 2010

[6] La Tribune – op cit

[7] Les actionnaires d’Apple privés de dividendes – Le Monde – 26 février 2010

[8] Baromètre des moteurs – Janvier 2010 – AT Internet Institute

[9] États-Unis : Google va déployer son propre réseau fibre optique à très haut débit – ZDNet – 11 février 2010

[10] Pas de dividendes pour les actionnaires d’Atos Origin – JDN – 18 février 2009

[11] France Télécom investira 2 milliards d’euros dans la Fibre – CFE-CGC/UNSA – 12 février 2010

«Nous allons juger Stéphane Richard sur ses actes»

par Hélène Marcy le 05/02/2010

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La Croix du 2 février 2010 se fait l’écho de notre communiqué du 1er février sur la question des rémunérations de  Didier Lombard :

La CGC et l’Association des salariés actionnaires (Adeas) ont d’ailleurs demandé à ce que la rémunération de Didier Lombard soit réduite à un « niveau décent ». L’an dernier, il a perçu 1,655 million d’euros, soit autant que ce que devrait toucher Henri Proglio à EDF. La décision sera prise par le conseil d’administration, prévu le 24 février.

Depuis son arrivée, Stéphane Richard n’a cessé de se démarquer de Didier Lombard. Il a d’abord repris en main la gestion des ressources humaines, en abandonnant la politique de mobilité forcée, présentée comme à l’origine de tous les maux. Un questionnaire a été adressé à l’ensemble des salariés et il s’est dit prêt aussi à revoir les pratiques en matière de sous-traitance.

« Nous avons été agréablement surpris par Stéphane Richard. Maintenant nous allons le juger sur ses actes », affirme Sébastien Crozier, élu CGC au comité d’entreprise.

Eco89 en parle aussi, ce qui a fait réagir la Direction de France Télécom :

Un porte-parole de France Télécom nous a contacté pour souligner qu’aucune décision n’avait été prise sur la rémunération de Didier Lombard, et que cette décision reviendrait aux administrateurs membres du Comité de rémunération.

Nous espérons donc que ce Comité se montrera réaliste sur le niveau de rémunération correspondant aux nouvelles missions de Didier Lombard, et conscient de la valeur symbolique de cette rémunération, tant pour l’image de France Télécom auprès du grand public, que pour les personnels de l’entreprise qui ont eu à souffrir directement d’un mode de pilotage qui les a méprisés.

La nomination de Stéphane Richard relève les préconisations des analystes

par Hélène Marcy le 02/02/2010

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Les analystes d’Investir, qui suivent de près l’action France Télécom, relèvent leurs préconisations d’achat, et proposent un objectif de cours à 21€ (l’action est actuellement à 16,90 €), en lien avec la nomination de Stéphane Richard à la direction opérationnelle de l’entreprise :

Le passage de témoin entre Didier Lombard et Stéphane Richard sera effectif dans quelques semaines. Les défis qui attendent le nouveau directeur général sont nombreux mais nous restons positifs sur le dossier. Acheter pour viser 21 euros.

Souhaitons qu’ils aient raison : une remontée du cours pourrait diminuer la pression sur le versement de dividendes, et permettre à l’entreprise de relancer ses investissements, notamment dans la fibre et les réseaux en général. Une stratégie sans aucun doute plus favorable à la pérennité de l’entreprise, et donc des emplois associés.

Stéphane Richard prend la direction opérationnelle de France Telecom

par Hélène Marcy le 02/02/2010

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Dans Le Monde Informatique :

Dans la foulée du communiqué de France Telecom, l’association ADEAS (Association de Défense de l’Epargne et de l’Actionnariat Salarié) s’est engouffrée dans cette nouvelle situation afin de partir à la chasse de la rémunération de Didier Lombard qu’elle juge « injustifiable. ». Selon l’association, la rémunération de Didier Lombard désormais âgé de 68 ans, a été de 1,6 millions d’euros en 2009. L’ADEAS soutient l’arrivée de Stéphane Richard et rappelle que le personnel de France Telecom est le deuxième actionnaire de l’opérateur en possédant près de deux milliards d’euros en actions.

Si cette association critique la politique «principalement financière menée par Didier Lombard » et avec qui le cours de l’action de l’opérateur « s’est effondré de 30% entre son arrivée et son départ, passant de plus de 24 € à 16,80 €. », elle reconnaît toutefois incidemment que les « dividendes servis permettent de maintenir une rentabilité acceptable pour les actionnaires » tout en critiquant le fait que ces dividendes « absorbent désormais la quasi-totalité du résultat, obérant d’autant les capacités d’investissement de l’entreprise. »

Il convient de préciser toutefois que nous ne soutenons en aucune manière la politique de dividendes élevés, qui est un dévoiement des règles du capitalisme industriel. La source prioritaire de plus-value pour les actionnaires devrait en effet être la croissance du cours de l’action. Nous aurons l’occasion d’y revenir.