La CFE-CGC/UNSA et l’ADEAS proposent d’optimiser le free cash flow du Groupe France Télécom.

par Hélène Marcy le 23/02/2011

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Vendredi dernier, l’ADEAS et la CFE-CGC/UNSA ont adressé à Stéphane Richard, qui prendra bientôt la présidence du Groupe France Télécom, deux propositions concrètes d’optimisation des dispositions financières, qui permettraient de récupérer 6 à 700 millions d’euros de « free cash-flow ». Autant de marges de manœuvre pour financer le développement du Groupe.

Vous pouvez télécharger (pdf) :

Les dangers de l’épargne retraite automatique

par Hélène Marcy le 17/02/2011

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Manuèle Pennera, du cabinet conseil Karente, vient de publier un article sur Miroir Social, qui partage un certain nombre de nos analyses concernant les dangers du fléchage automatique de la participation vers le PERCO. On peut notamment y lire :

Aujourd’hui, plus de 5 millions de salariés sont concernés, pour un montant annuel de participation de plus de 6 milliards € et ces chiffres vont augmenter avec la diffusion des PERCO. La loi prévoit en effet que la moitié de la participation est désormais affectée d’autorité au PERCO, sauf avis contraire du salarié.

L’alternative consiste à recevoir sa participation en argent ou à la placer sur un plan d’épargne d’entreprise (PEE, PEI ou PEG) ou sur un compte courant bloqué à rendement garanti par l’employeur. Or ces dispositifs sont nettement plus liquides que le PERCO, tout en offrant aujourd’hui exactement les mêmes exonérations fiscales. Pour mémoire, l’épargne du PERCO est bloquée jusqu’à la retraite sauf déblocage anticipé dans un nombre limité de cas – agréable : Acquisition de la résidence principale – ou graves : Surendettement, Expiration des droits à l’assurance chômage ou Invalidité.

Le fléchage automatique de la participation sur le PERCO met en risque les salariés inattentifs, mal informés ou absents durant le laps de temps très court d’attribution de la participation : leur part sera affectée au PERCO à leur insu. Ils deviennent détenteurs involontairement de produits financiers à long terme et sans avoir reçu la moindre information financière. Cette situation illégale est d’autant plus surprenante que la protection de l’épargnant est un cheval de bataille des autorités des marchés financiers.

Participation et Perco : nouvelles règles 2011 !

par Hélène Marcy le 14/02/2011

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La réforme des retraites a introduit, en dernière minute et en catimini, une série d’amendements sur l’épargne retraite, et plus particulièrement le PERCO (Plan d’Épargne pour la Retraite Collectif), rassemblés dans le titre VIII de la loi portant réforme des retraites. Ceci bien entendu sans concertation aucune avec les organisations syndicales, auxquelles le gouvernement avait présenté un projet exempt de ces dispositions.

4 mesures en faveur du PERCO dans la réforme des retraites

  • Favoriser la diffusion du PERCO à l’ensemble des entreprises, via l’adoption d’un accord national interprofessionnel et le lancement de négociations de branche avant le 31 décembre 2012.
  • Imposer aux entreprises qui offrent une retraite supplémentaire à certains de leurs cadres dirigeants, la mise en place d’un produit d’épargne retraite collectif ouvert à tous leurs salariés
  • Orienter l’épargne salariale vers le PERCO en édictant que la moitié des sommes attribuées au titre de la participation soit versée au PERCO, sauf décision contraire du salarié.
  • Permettre que les salariés ne bénéficiant pas de compte épargne temps (CET) dans leur entreprise puissent verser sur leur PERCO au maximum 5 jours de temps libre par an

Dans les filiales où il n’existe pas de PERCO

Une négociation de branche ou d’entreprise s’ouvrira d’ici fin 2012.

La retraite par capitalisation dans le Groupe France Télécom

Deux dispositifs de retraite par capitalisation existent déjà au sein du Groupe France Télécom :

  • Le PERCO, à France Télécom SA et dans toutes les filiales ayant adhéré à l’accord Groupe (voir l’accord PERCO et ses avenants dans anoo (épargne salariale / documentation du PERCO). La liste des filiales adhérentes est disponible sur le  site web de la CFE-CGC/UNSA).
  • La retraite supplémentaire des cadres en bande G ou IV.5 et au-delà, que France Télécom finance entièrement, en moyenne à hauteur de 5% de leur salaire brut.
Le PERCO en quelques mots
Le PERCO (Plan d’épargne retraite collectif) est un produit de retraite par capitalisation spécifique proposé par l’entreprise, et facultatif pour les personnels. (À ne pas confondre avec les retraites complémentaires telles que l’AGIRC et l’ARRCO, système obligatoire et par répartition pour les salariés de droit privé.)

Dans le Groupe France Télécom, le PERCO comporte 4 fonds communs de placement  (FCPE) :
– PERCO Actions : investi en actions internationales (profil dit « dynamique », plus exposé aux variations de cours)
– PERCO Obligations : investi dans une gamme diversifiée d’obligations (plus « tranquille »)
– PERCO Monétaire : investi uniquement sur des placements de court terme en Euros
– Fongepargne Insertion Emplois : investi en actions labellisées ISR (Investissement Socialement Responsable) de la zone Euro avec un maximum de 10 % en entreprises solidaires.

Contrairement au PEG, l’argent placé dans le PERCO est bloqué jusqu’à la retraite, sauf cas de déblocages anticipés strictement encadrés par la loi :
– acquisition, construction ou remise en état de la résidence principale
– expiration des droits à l’assurance chômage
– invalidité ou décès
– sur-endettement reconnu par la commission de sur-endettement des particuliers

Dans le Groupe France Télécom, l’argent placé dans le PERCO (participation, intéressement, transfert du PEG vers le PERCO, ou versement volontaire) est abondé par l’entreprise. Les montants et modalités de cet abondement sont négociés chaque année avec les organisations syndicales.

Les conditions de l’abondement 2011 ne sont pas encore connues, et rien ne dit que la participation placée par défaut dans le PERCO en bénéficiera.

S’il y a un PERCO dans votre entreprise comme à FT SA, attention à votre participation !

Précédemment, sans action spécifique de votre part, la participation était versée en actions FT dans le PEG (Plan Épargne Groupe) et bloquée pendant 5 ans. Mais la nouvelle loi dispose autrement et les accords sur la participation et le PEG (signés par la CFE-CGC/UNSA) devront être amendés.

Désormais, sauf autre choix spécifié par le salarié, dans les délais impartis, 50% de la participation sera automatiquement versée dans le PERCO, et donc bloquée jusqu’à la retraite.

A noter : plus de capitaux gérés et plus de frais de gestion pour Amundi (Crédit Agricole et Société Générale) et la BNP, choisis par la Direction de France Télécom, et dont les tarifs sont particulièrement élevés, au détriment des salariés.

L’impact est particulièrement sensible pour tous ceux qui sont à plus de 5 ans du départ en retraite, qui peuvent souhaiter disposer autrement de leur participation, et qui devront être particulièrement vigilants au moment de l’attribution de la participation : s’ils ne souhaitent pas le versement sur le PERCO, ils devront exprimer leur choix.

CET et PERCO

Dans les filiales où n’existe pas de Compte Épargne Temps (CET), les salariés pourront s’ils le souhaitent monétiser jusqu’à 5 jours de temps libre dans le PERCO.

Dans les entreprises où il existe un CET et un PERCO, la loi permet le transfert, mais ce n’est actuellement pas admis à France Télécom SA, la Direction l’ayant jusqu’à présent systématiquement refusé, tant pour des raisons financières que pour ne pas être obligé d’aligner ce dispositif sur le meilleur des deux statuts

L’ADEAS s’associe aux revendications de la CFE-CGC/UNSA

Nous défendons en priorité le système de retraite par répartition. La Loi française en amenuisant les bénéfices pour les fonctionnaires et salariés, et imposant peu à peu le basculement vers la capitalisation, nous demandons une amélioration du PERCO, pour permettre à tous les personnels de l’entreprise d’en bénéficier au mieux de tout ce que permet le législateur

  • Affectation de la participation :
    – Délivrer aux personnels une information explicite leur permettant d’effectuer leur choix et augmenter les délais de prise en compte des choix.
    – En l’absence de choix exprimé, qui implique l’affectation de 50% de la participation légale dans le PERCO, affecter 50% de la participation légale (et non toute la participation versée à France Télécom, qui dispose d’un accord Groupe plus favorable aux personnels) dans le FCPE PERCO Monétaire, qui apparaît comme le moins risqué à court terme, et le solde en actions FT dans le PEG.
  • Étendre à tous les personnels du Groupe le bénéfice d’une retraite supplémentaire financée par l’entreprise, sur le modèle de celle actuellement offerte exclusivement aux bandes G.
  • Abondement :
    – Mettre en place un versement d’amorçage de 340 € (maximum autorisé par la Loi) par l’entreprise dans le PERCO, avant même la contribution du salarié, pour permettre aux plus démunis et aux plus jeunes d’accéder à une épargne retraite.
    – Augmenter l’abondement, qui est très loin d’atteindre les plafonds définis par la Loi (5 539 € permis par la Loi / 700 € d’abondement PERCO à France Télécom en 2010). Nous demandons que l’abondement représente le triple de la contribution du salarié au plan (et non seulement l’équivalent)
    – Abonder les versements de la participation dans le PERCO, y compris pour les personnels qui n’auront exprimé aucun choix.
  • Compte Épargne Temps : permettre à tous les personnels du Groupe qui le souhaitent de transférer des jours de CET dans le PERCO
  • Imposer aux banques gestionnaires la baisse des frais de gestion actuellement supportés par les personnels sur l’ensemble de leur PERCO, et qui rogne leur pouvoir d’achat de demain.

Nous ne manquerons pas de vous informer du résultat des négociations avec la Direction de France Télécom, et des mesures concrètes qui seront arrêtées au sein du Groupe pour tenir compte de cette nouvelle législation.

Le niveau de l’intéressement et de la participation pour l’exercice 2010 sera connu à partir du 24 février 2011, date de publication des résultats du Groupe.

Période d’arbitrage sur le PEG, du 1er au 13 février 2011

par Hélène Marcy le 01/02/2011

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Les arbitrages entre les différents FCPE ci-dessous :

  • France Télécom Actions (parts C ou D)
  • Dynamis Solidaire
  • Evolutis
  • Equilibris
  • PagesJaunes Actions, uniquement en sortie

seront ouverts du 1er février à 9 h au 13 février minuit sur Amundi

Pour comprendre ce que signifie l’arbitrage et ce que vous pouvez faire de vos avoirs, vous pouvez vous référer à nos précédents billets sur le sujet.

Le CAC 40 devrait verser 40 milliards d’euros de dividendes cette année

par Hélène Marcy le 07/01/2011

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Dans Les Échos du 7 janvier :

Les sommes distribuées par les entreprises de l’indice phare parisien atteindraient ainsi un niveau record, selon les consensus des analystes […]. Un chiffre en progression de 13 %. France Télécom devrait afficher le plus important rendement de l’indice.

Les actionnaires peuvent avoir le sourire. Les entreprises du CAC 40 devraient verser un montant record de dividendes en 2011 (au titre de l’exercice 2010) : presque 40 milliards d’euros […]

Cette politique généreuse de distribution apparaît étrange, et même choquante, dans un contexte de morosité économique qui n’a par ailleurs épargné ni les personnels des entreprises, ni les citoyens et consommateurs en termes de pouvoir d’achat. Mais les financiers ont réponse à tout :

…le contexte relativement morose et les incertitudes macroéconomiques incitent bon nombre [d’entreprises] à retourner de l’argent à leurs actionnaires (sous forme de dividendes ou de rachats d’actions ), plutôt que d’investir massivement.

Malheureusement, ces retours aux actionnaires ne préparent pas l’avenir en termes d’activité, de chiffre d’affaires et de bénéfices futurs… et d’ailleurs investisseurs et analystes ne s’y trompent pas :

France Télécom fait partie des plus gros payeurs de dividendes.

«  Les télécoms et les services aux collectivités restent toujours dans le haut du tableau., et l’on voit cette année quelques valeurs financières bien placées ».  Ces groupes affichent ainsi des rendements largement au-dessus de la moyenne du CAC 40 (autour de 4 %, selon les données de PrimeView). Un chiffre moyen qui reste lui-même supérieur au rendement de l’emprunt d’Etat français à dix ans, et même meilleur que les obligations d’entreprises les mieux notées. Selon Pierre Sabatier, ce rendement élevé est à lier au fait que « les investisseurs n’intègrent pas dans les cours la croissance future des dividendes : soit parce qu’ils veulent davantage de dividendes, soit parce qu’ils ne croient pas à la pérennité des bénéfices des entreprises ».

Comme on le voit, les intérêts des marchés boursiers et des personnels d’entreprises continuent de diverger.

A plus long terme, l’intérêt des citoyens est également en jeu, cette politique de distribution stérilisant à la fois l’emploi et les investissements, avec des effets directs sur le budget de l’État et les comptes sociaux de la nation. Qui dit budget de l’État dit impôts et taxes pour les citoyens : dans le secteur des télécommunication nous commençons l’année avec un relèvement du taux de TVA sur les offres triple-play. Quant aux comptes sociaux, leurs déficits conduisent à une diminution de la couverture sociale, dont la réforme des retraites constitue un bon exemple.

Et ne parlons pas, en matière de télécommunications, des retards d’investissement qui pénaliseront la mise en place du très haut débit en France, au détriment des entreprises et des consommateurs.

Les marchés boursiers vous souhaitent une bonne année 2011 !

Epargne & Actionnariat Salariés : la lettre du 3ème trimestre 2010

par Hélène Marcy le 22/10/2010

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Au sommaire de ce numéro

Les analyses de l’ADEAS sur :

  • La politique de dividende de France Télécom
  • Les acquisitions récentes et la politique de contenus
  • La rentabilité de vos placements dans le PEG
  • L’actionnariat institutionnel

Télécharger la lettre en format pdf : Epargne & Actionnariat Salariés – T3 2010

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L’illusion du dividende

par Hélène Marcy le 17/09/2010

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Une fois de plus, c’est Gilles Coville qui le dit dans Les Échos du 14 septembre :

Si généreux soient-ils en apparence, ce ne sont pas les rendements des dividendes qui ramènent les investisseurs vers les actions.[…]. Quelques coups de sonde au sein du CAC 40 remettent à leur place les champions du dividende en termes de retour complet à l’actionnaire (plus-value et revenu). Parmi les dix plus forts rendements 2010, seul Unibail Rodamco est en vert sur trois ans (0,23 %) et cinq ans (+ 61 %), GDF Suez ne l’étant que sur cinq ans (+ 11 %). France Télécom (- 3,5 %) et Vivendi (- 5,3 %) font tout juste mieux que le CAC (- 5,5 %) sur cette même période …

L’affaire récente de la montée au capital de France Télécom de la Deutsche Bank le démontre : même les actionnaires institutionnels les plus réputés pour leur stabilité se laissent tenter par la perspective de toucher un dividende élevé… mais ne conservent pas leurs actions dans la durée pour autant.  Comme nous l’avons déjà souligné, le dividende élevé ne soutient donc pas le cours de l’action.

Sachant qu’en parallèle, une telle distribution siphonne les fonds propres de l’entreprise, limitant de ce fait ses capacités d’investissement et d’expansion, on voit bien que la stratégie industrielle est sacrifiée au profit du seul actionnaire, dans une vision improductive et de court terme.

Ceux qui s’intéressent à la finance pourront également consulter l’analyse parue dans Les Échos : Le rendement des dividendes dépasse celui des obligations d’entreprises, ce qui constitue une aberration dans les règles de fonctionnement des marchés financiers.  On aimerait que France Télécom se conforme à la prédiction de Pascal Quiry, banquier d’affaires et co-auteur du guide Vernimmen «  vu le contexte économique, les entreprises chercheront à se garder un matelas de cash « .

On sait malheureusement qu’il n’en est rien, puisqu’en juillet dernier, la Direction de l’entreprise a confirmé qu’elle maintiendrait le dividende à 1,40 euro jusqu’en 2012. 3 ans de dividendes à 1,40 €, rappelons le, c’est 11 milliards d’euros versés aux actionnaires, qui seront donc soustraits aux capacité d’investissement de l’entreprise dans les nouveaux réseaux, fibre et 4G par exemple.

L’ADEAS déplore une fois de plus que, sans doute sous la pression de l’État qui cherche à tirer le profit maximum de sa participation (27%) pour renflouer son budget, on assiste à la fois à une interprétation erronée des règles du marché par la Direction de l’entreprise, et au sacrifice de l’investissement qui garantirait la pérennité de l’entreprise.

La montée au capital de France Télécom de la Deutsche Bank n’était finalement qu’une optimisation financière

par Hélène Marcy le 09/09/2010

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Lundi 6 septembre, les sites boursiers diffusaient l’information d’une conséquente montée au capital de France Télécom de la part de la Deutsche Bank, qui a franchi le 25 août le seuil des 5% du capital, avec exactement 134,3 millions d’actions, soit 5,07% du capital et des droits de vote de l’opérateur[1]. (chaque franchissement du seuil de 5% du capital d’une entreprise doit obligatoirement faire l’objet une déclaration à l’AMF)

L’opération faisait de Deutsche Bank le second actionnaire de l’opérateur télécom, et pouvait laisser supposer la préparation d’autres opérations, en l’espèce la mise en place d’accords de participation entre France Télécom et Deutsche Telekom, dont la Deustche Bank est également actionnaire, mais aussi banque conseil. Comme l’a noté le communiqué de la CFE-CGC/UNSA[2], repris par les agences de presse[3], un rapprochement entre les deux opérateurs historiques a plusieurs fois été envisagé, et pourrait être porteur de cohérence dans un marché européen arrivé à maturité.

Il s’agissait “seulement” de toucher… 80 millions d’euros d’acompte sur dividende !!

Mais dès mardi soir, on apprenait qu’en réalité, l’opération n’était qu’une simple opération financière destinée à empocher 80,6 millions d’euros au titre de l’acompte sur dividende de 0,60 euro[4], via un achat/revente dans les fourchettes de dates requises pour toucher l’acompte (il fallait détenir les actions le 27 août). Le 30 août, la Deutsche Bank se délestait des actions, pour revenir à 3,25% du capital de France Télécom, après avoir détaché le coupon.

Les opérations d’achat et revente ont eu lieu « hors marché » c’est-à-dire dans le cadre d’une vente de gré à gré sans passer par la bourse

Il y donc une raison cachée pour laquelle c’est la Deutsche Bank qui a encaissé ces acomptes sur dividende. La banque a donc :

– soit débouclé des positions spéculatives de vente et d’achat à terme qu’elle avait conclues avec d’autres investisseurs, lui garantissant au passage une plus-value.

– soit agi pour le compte de clients tiers :  l’opération permettrait alors aux véritables actionnaires (et donc bénéficiaires de l’acompte) d’organiser une défiscalisation avantageuse sur ce type de revenus. La banque a sans doute dans ce cas restitué à son client le montant des acomptes sous une autre forme.

A l’heure où les États occidentaux cherchent comment renflouer leurs budgets, après avoir renfloué les banques rappelons-le, et mettent salariés et classes moyennes au régime de la rigueur en rabotant systématiquement tout ce qui contribue à leur couverture sociale, cela apparaît d’autant plus choquant.

Un dividende élevé ne garantit pas l’attractivité du titre pour les investisseurs

Vue sous l’angle de la stratégie financière d’entreprise, l’opération est également édifiante : on voit bien, comme nous l’avons déjà régulièrement dénoncé, que la politique de dividende actuellement suivie par le Groupe France Télécom ne rend pas l’action plus attractive…

Il s’agit donc d’une dilapidation en pure perte de montants qui pourraient plus efficacement renforcer les fonds propres de l’entreprise, lui permettant ainsi de financer ses investissements et donc sa pérennité.

Nous aurons l’occasion de revenir sur cette question clef dans la prochaine Lettre de l’épargne et de l’actionnariat salariés.

En attendant, l’ADEAS soutient la CFE-CGC dans sa demande de CCUES pour obtenir des explications sur cette opération.


[1] http://www.boursorama.com/forum-france-telecom-deutsche-bank-devient-le-deuxieme-actio-401982516-1

[2] http://www.cfecgc-ft-orange.org/ftsa/images/stories/cdp_cfe-cgc-unsa__fto__deutsche_bank_augmente_sa_participation_-_6septembre2010.pdf

[3] http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hPmGZn9cGgabFr4dLOO0WnDbUDAg

[4] http://www.tradingsat.com/actu-bourse-163488-FTE.html

Comment rester informé sur l’épargne salariale lorsqu’on a quitté l’entreprise ?

par Hélène Marcy le 09/09/2010

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Certains d’entre vous, particulièrement les personnels en CFC ou en congé de longue maladie, se plaignent de ne pas recevoir l’information concernant l’épargne salariale, et plus particulièrement les informations pratiques, telles que les périodes d’arbitrages ou les modalités de versement des dividendes, qui peuvent nécessiter une action de la part des détenteurs de parts.

Hors de l’entreprise, de quels moyens d’information disposez-vous ?

  • Tous les personnels qui ont communiqué un mail à Creelia sont informés par Creelia lors du versement de la participation et de l’intéressement, ainsi que de la prise en compte des opérations qu’ils ont demandées via le service web (push-mail). En revanche, Creelia ne diffuse aucune information pro-active concernant par exemple les dividendes ou les périodes d’arbitrage. Rappelons que Creelia est l’organisme gestionnaire de l’épargne salariale du Groupe France Télécom Orange, et que tous les détenteurs d’épargne dans le cadre du Plan d’Epargne Groupe (PEG) ont accès à Creelia.
  • Les personnels en CFC ont théoriquement accès à @noo depuis le 1er juin 2010, mais cela ne fonctionne pas encore. L’accès à @noo permet d’aller chercher l’information, mais ne déclenche aucune alerte ou mail automatique (c’est de l’information en « pull » uniquement, que le personnel soit ou non en activité d’ailleurs).

N’oublions pas de citer notre association : l’ADEAS vous permet en effet de bénéficier de modalités d’information uniques en leur genre :

  • Information en « pull » via la consultation régulière de ce blog.
  • Possibilité d’inclure le fil RSS de ce blog dans votre lecteur / agrégateur de flux RSS, en cliquant sur l’icône orange en haut et à droite de la page d’accueil du blog. Chaque nouveau billet publié sur le blog apparaît dans le flux RSS.
  • Vous pouvez également vous inscrire à notre liste de diffusion, en formulant votre demande via le formulaire de contact, et sans oublier de nous communiquer une adresse mail valide : vous recevrez 3 fois par an la Lettre de l’Epargne et de l’Actionnariat salarié avec nos analyses, et nos mails d’alerte (6 à 8 par an) lorsqu’un événement particulier peut nécessiter une action de votre part (Assemblée Générale et exercice du droit de vote,  versement de dividendes, périodes d’arbitrages, etc…).
  • Si vous adhérez à l’ADEAS, vous pourrez également contribuer aux échanges entre les adhérents et participer à l’action de l’association en matière de défense des salariés actionnaires.

Nous nous efforçons de délivrer à nos adhérents une information pratique leur permettant de gérer au mieux leurs avoirs dans le PEG, et des analyses permettant de décrypter les enjeux et conséquences de la stratégie financière de l’entreprise.

N’hésitez pas à vous inscrire et à nous faire part de vos suggestions pour améliorer nos services, ou mieux encore, à nous rejoindre pour nous aider à les rendre plus efficaces.

Nouveaux frais à la charge des actionnaires salariés

par Hélène Marcy le 13/08/2010

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Sur anoo, nous avons récemment découvert une nouvelle disposition, qui semble avoir été décidée en catimini par l’entreprise :

A compter du 1er juillet 2010, pour toute demande de déblocage anticipé de votre épargne, des frais administratifs de 4,30 € T.T.C. par dossier seront prélevés par CREELIA sur le montant des avoirs remboursés.
Dans le cas d’une demande de remboursement de vos avoirs disponibles, CREELIA ne prélèvera pas de frais.

Si une telle facturation est permise dans le cadre de la législation française, il s’agit à France Télécom d’une nouveauté, qui apparaît contraire notamment si ce n’est à la lettre au moins à l’esprit du règlement du PEG France Télécom, où les frais de gestion sont assumés par l’entreprise (commissions de gestion des FCPE, courtages, commission, impôts et frais afférant aux négociations de titres, honoraires des commissaires aux comptes, frais de tenue des comptes individuels des salariés en activité).

Elle s’ajoute aux frais facturés aux détenteurs de parts D dans les fonds du PEG composés d’actions France Télécom pour le versement du dividende en numéraire, alors qu’il n’y en a pas pour les détenteurs d’actions au nominatif pur. Ces derniers toucheront par ailleurs leurs dividendes une semaine plus tôt que les détenteurs de parts France Télécom dans le PEG (cf notre billet Versement de l’acompte sur dividende pour 2010).

Nous faisons le point dans les prochaines semaines avec les Conseils de Surveillance des fonds et la Direction de France Télécom pour obtenir des éclaircissements, et si possible l’annulation de cette mesure, qui nous apparaît mesquine, voire quelque peu scandaleuse au moment où l’entreprise se targue de mettre en place un « nouveau contrat social » et annonce notamment une distribution d’actions gratuites aux personnels.

L’esprit de l’actionnariat salarié doit être un pacte « gagnant-gagnant », et non une série de trahisons, petites ou grandes (revoir les épisodes de l’Assemblée Générale des actionnaires), faisant du salarié détenteur d’un PEG une simple marionnette entre les mains de la Direction de l’entreprise. Nous y veillerons.