L’avenir d’Orange sera européen ou ne sera pas

par Hélène Marcy le 28/03/2014

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Un article d’Edouard Tetreau dans Les Echos du 26 mars.
Quelques extraits, sur les analyses que nous partageons :

Depuis des années, la stratégie de la tutelle est de « traire la vache à lait » sous forme de remontées de dividendes. Au risque de reléguer au second plan les impératifs stratégiques d’une des plus belles entreprises de France.

[…]

France Télécom, que l’on ne se résigne toujours pas dans cette chronique à appeler du nom d’une position intermédiaire de feu de circulation – celle qui précède immédiatement la position d’arrêt – est l’une des plus belles entreprises au monde. Issue de la très élitiste Direction générale des télécommunications, cette entreprise n’a eu de cesse d’être pionnière dans tous les domaines qui la concernent.

[…]

depuis au moins une décennie, le projet du gouvernement français pour cette entreprise, dont il est le premier actionnaire, est absurde. Il pourrait se résumer ainsi : la remontée maximale de dividendes pour pallier l’incapacité de l’Etat à boucler ses propres fins de mois.

Sur les cinq dernières années seulement, plus de 18 milliards d’euros ont été remontés aux actionnaires de France Télécom. Tout était bon pour traire cette vache à lait : abandon de projets de recherche-développement en France et d’investissements significatifs à l’étranger ; accord d’itinérance singulier ; fermeture de sites et suppression d’emplois à tous les étages. L’Etat actionnaire, dénué de toute vision industrielle, s’est transformé en un gérant de Sicav obligataire à rendement semestriel. Les marchés financiers, qui se trompent toujours à court terme mais jamais sur le long terme, ont sanctionné cet appauvrissement : depuis mars 2009, point bas des marchés financiers après la crise des « subprimes », France Télécom a perdu 40 % de sa valeur, soit près de 20 milliards d’euros. Dans le même temps, le CAC 40 progressait de 50 % ; Iliad (Free) triplait de valeur ; et Deutsche Telekom, qui avait une valeur boursière équivalente à celle France Télécom il y a cinq ans, vaut aujourd’hui le double.

Les perdants ne sont pas uniquement les actionnaires de France Télécom mais aussi ses salariés.

[…]

L’avenir, dans le secteur de la communication, est porteur de défis exaltants, et de créations d’emplois par dizaines de milliers : la construction d’un réseau Internet européen, comme l’a proposé Angela Merkel à François Hollande lors du Conseil des ministres franco-allemand du 19 février ; la création d’une offre commerciale et d’un cadre réglementaire donnant aux Européens le droit à la vie privée numérique ; le développement fulgurant des marchés télécoms et audiovisuels en Afrique, où la France a plus d’une carte à jouer, notamment au titre de la francophonie ; la nécessaire concentration d’un marché européen des télécoms, atomisé entre plus de 100 opérateurs, là où le marché américain n’en compte que trois.

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